Témoignages Vivants

 A l’origine, je suis venue par curiosité, l’icône ne fait pas partie du quotidien et on se laisse séduire par cette approche de l’art sacré ? A l’atelier, c’est un moment de paix, où on se laisse un peu guider par notre désir de vivre notre foi de façon artistique et où le spirituel est toujours sous-jacent.
Après la peinture à l’huile, l’aquarelle, la gouache, puis l’acrylique, Maguy Maes s’est intéressée à la peinture à la tempéra, avec des pigments purs. Ceci la conduit naturellement vers l’iconographie apprise au cours de stages dans des abbayes et communautés religieuses. Elle anime depuis l’an 2000 un atelier hebdomadaire.
TÉMOIGNAGE DE BRIGITTE

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Une école de patience
Brigitte Legait, membre de l’équipe d’animation paroissiale de Saint Maurice des Champs depuis 4 ans et demi, a rejoint l’atelier depuis environ 7 ans.
Que lui apporte cette participation régulière à l’atelier ?
« L’icône me rend plus patiente, elle m’apprend la précision.
J’y cultive des qualités que je n’ai pas, c’est dire son intérêt ! »
Rendre Gloire à Dieu
Selon elle, ce n’est pas tant l’icône qui nourrit sa foi que sa foi qui enrichit son oeuvre.
Elle peut être aussi une manière de prier.
Son icône préférée : Marie-Madeleine rencontrant le Christ après la Résurrection.
Actuellement, à la demande de sa paroisse, qui voudrait «habiller» le presbytère, Brigitte réalise une grande vierge au manteau qu’elle pense avoir fini pour la Toussaint.
Catéchèse moderne
A Mouvaux, vous rencontrerez Maguy Maes, qui a fondé l’atelier en 2000. Passionnée d’art, elle commence par l’aquarelle, la gouache, l’acrylique. «Je me suis intéressée aux icônes vers 1965.»
«J’espère que les visiteurs auront envie d’en savoir plus sur les icônes, notamment le côté oriental, qui est peu connu, alors que l’icône est née à Byzance», souligne Maguy Maes.

Extrait d’un article paru dans La Croix du Nord

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 C’est probablement l’un des seuls de la région.

Pour la 7ème année consécutive, l’atelier d’iconographie animé par Maguy Maes y participe. Une quarantaine d’oeuvres réalisées par 10 élèves seront exposées durant le week-end. Une occasion en or pour découvrir cet art méconnu.
Méconnu mais pas tombé en désuétude.
Maguy Maes, elle, est là pour leur enseigner les techniques de l’iconographie (une technique étonnante à base de jaune d’œuf et de pigments), une passion pour cette ancienne infirmière.
«Mouvalloise depuis 5 générations», l’iconographe a découvert cet art en Yougoslavie, en 1962.
«J’ai beaucoup admiré cet art là-bas, notamment à Skopje et Ohrid, la ville principale des icônes».
Une fois en retraite, Maguy Maes s’est régulièrement frottée à divers stages dispensés dans les hauts lieux de la peinture pieuse : à Ligugé (près de Poitiers), en Belgique, à Notre-Dame de Bellefontaine, à l’Abbaye de Bec-Hellouin (près de Rouen)…
La foi en plus, c’est mieux
Les «petits trucs» appris lors de ces stages, la Mouvalloise les partage ensuite avec ses élèves.
«En créant cet atelier en janvier 2000, mon but était de faire connaître cet art, de l’enseigner et donc de le partager», souligne Maguy Maes. «Il n’y a pas de niveau requis. On prend les gens comme ils viennent et comme ils sont».
Indispensable d’avoir la foi ? «C’est plus pratique…», reconnaît dans un demi-sourire celle qui a réalisé la 15ème station du récent chemin de croix de l’église du Sacré Cœur, «la Résurrection» Mais aussi celle qui expose chaque année au Salon des artistes mouvallois depuis sa création.
Mais que fait-on de ces œuvres, à part les exposer une fois par an lors des «Couleurs du temps» ?
«Moi je les offre, affirme Brigitte. J’ai offert une icône à chacun de mes petits-enfants à l’occasion de leur profession de foi. Je n’en ai gardé que trois pour moi ». Des œuvres de plus en plus rares qu’il est encore temps de (re)découvrir…

Extrait d’un article paru dans Nord Eclair

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  Extrait d’un article paru sur le site du Diocèse de Lille
Icônes de Réconciliation
On peut se demander pourquoi cet engouement actuel pour les icônes, alors que l’origine est très lointaine, et que la technique remonte à l’antiquité en Orient. La raison profonde de la redécouverte de l’icône est que nous sommes entrés dans une phase de reconstruction de l’Eglise, suivant l’expression du pape Jean-Paul II. En 1962, le pape Jean XXIII propose à tous l’icône de la Mère de Dieu de Vladimir : « Le meilleur espoir de réconciliation entre les orthodoxes et les catholiques, c’est notre commun amour de la mère de Dieu. »
Le temps de la Foi
Peindre une icône demande beaucoup de temps et de patience. La technique, toujours fidèle aux méthodes ancestral, est empreinte de lenteur : il faut attendre le séchage entre chaque couche. cette lenteur favorise la persévérance, l’intensité de la réflexion, la rigueur dans l’exécution. Dans le respect de la Tradition, l’iconographe apporte, avec sa sensibilité, des retraits et des ajouts dans la représentation, sans nuire à la compréhension de l’ensemble. L’icône ne traduit pas une prouesse technique, mais une prouesse spirituelle, c’est l’Esprit Saint qui en est l’artisan. En ces temps de violence, la renaissance des icônes permet d’attirer de nouveaux bienfaits pour nos temps modernes, où croire, c’est aussi s’engager dans une lutte pour la survie de la Justice et du Bien.